Par un froid Matin d'hiver ...
Par un froid matin d’hiver, le blanc a envahi tout l’espace, réduisant les perspectives, engloutissant tout, les plantes, les arbres, les murets, … gommant les moindres détails, recouvrant telle une épaisse crème chantilly, la totalité des environs de l’Onde, l’enveloppant dans un magnifique et froid écrin de neige.
Dans le salon, le feu crépite, mais il faut m’arracher à la douce chaleur de la maison pour aller nourrir âne et brebis pour lesquels ce blanc monochrome manque vraiment de chlorophylle.
Behring, mon ami fidèle à l’air heureux de l’événement et s’en donne à cœur joie, courir dans la poudreuse lui procure une sensation inhabituelle qui ne va pas pour lui déplaire. Pour le coup mon joyeux chien blanc paraît bien jaune dans ce décor immaculé.
Sous mes pas, l’épaisse couche de neige craque dans un bruit caractéristique. Je descend le long du chemin avec les rations de foin, direction l’enclôt, baissant la tête sous les lourds rideaux des noisetiers en fleurs. Au moindre contact avec les basses branches, c’est une pluie de neige qui me tombe sur la tête, se mêlant aux boucles de mes cheveux. Je sens à présent de grosses gouttes glacées glisser le long de mon cou. Je resserre le col de mon pull-over.
Aux abord de la bergerie, je suis attendue. Trois paires d’yeux me tiennent en ligne de mire et trois museaux tout chauds se collent à mes mains avant de s’attaquer goulûment au foin de Crau parfumé que je viens de leur distribuer.
Avant de remonter vers la maison, je fais un tour du jardin. Sur la terrasse en bois, le salon de jardin s'est paré de nouveaux coussins. Des courbes blanches redessinent les lignes de la gloriette et sur le guéridon la lanterne affiche difficilement ses volutes de zinc sous un capuchon neigeux. Le long des clôtures, le grillage a étoffé ses lignes.
Près de la mare, le petit pont de bois se profile ton sur ton. Seule une tâche noire détermine le petit plan d’eau.
A l’abri du grand cèdre, l’anémone pulsatile rompt de son mauve délicat la chromatique ambiante. Tout à côté, les fleurs blanches de l’hellébore joue à cache cache.
Aux abord de la maison, c’est un buisson qui se croyait déjà au printemps qui se voit piégé par une nouvelle parure enveloppante et froide.
A l’entrée, la cloche elle-même est figée. Tout autour, nul bruit ne vient briser le silence de cet univers laiteux. Le temps semble s’être arrêté. Il est l’heure pour moi de retrouver la chaleur du salon, le moelleux de mon canapé, de reprendre mon tricot, bercée par le bruit des flammes qui crépitent, tandis que sur la table une tasse d’un thé aux notes parfumées d’épices et d’oranges douces infuse libérant une idée du Bonheur.
A vous qui passez au hasard de ma page, soyez les bienvenues.
Voici de long mois que je n’ai rien posté sur ce blog, le temps me faisant énormément défaut. Je profite donc de ce parenthèse neigeux pour déposer ces quelques lignes et vous souhaiter une Belle & Douce Journée. Bises.
Ghislaine